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Les Chic'Ouf en vadrouille
10 août 2018

La dernière semaine...

Avant les vacances !
 

Une semaine qui fut passionnante et foisonnante.

Elle a commencé par ma première séance de formation de réanimation néonatale aux sages-femmes.
 

Puis l’arrivée de mes beaux-parents : séquence émotions !

Grande effervescence pour les enfants, retrouvailles et cadeaux. Cela m’a valu de grands questionnements (oui, vous avez l’habitude, c’est régulier chez moi) : cette avalanche de cadeaux, rappel de la société de consommations a créé en moi un grand hyatus douloureux: appartenance à un pays où on déborde de tout et ici, mon pays d’adoption où chaque boîte de conserve et carton est vu comme un trésor.

Comme il m’est difficile de composer avec ces deux choses : cette société d’un côté à laquelle j’appartiens même si je ne me sens pas proche de cette outrance de consommation et la misère de mon pays d’adoption à laquelle je colle parfois trop, avec une culpabilité d’être riche dans un pays si pauvre, qui n’aide personne au final.
 

Passé ce moment, nous avons dégusté le fait de « faire découvrir » le dispensaire, notre quotidien (coupure d’eau 3 jours d’affilé sur les 5 passés à Fianar !), nos collègues, nos balades, le marché, les artisans/artistes que nous connaissons…


 

 
 


 
Côté travail, la semaine a continué avec la rencontre d’une personne très sympathique, Désiré, coordinateur des actions du diocèse qui a bien compris nos demandes et besoins au dispensaire et animera une formation de gestion et management à différents collègues en septembre. Une idée que nous souhaitions vite mettre en œuvre en vue d’assurer les différents objectifs de perrénisation de nos actions. (un peu pompeux comme phrase mais vous avez compris le sens !)

Gros travail d’électricité mené par Jean-Phi et son papa pour rendre le dispensaire indépendant de notre habitation (les plombs sautant plusieurs fois par soir, à chaque fois que le studio du dispensaire était habité par un hôte). Autre travail d’envergure, la mise en place de la radiographie dentaire, donné au dispensaire, qu’il fallait accrocher et raccorder électriquement : ça fonctionne ! Chouette. Maintenant, il nous faut trouver quelqu’un qui veuille bien former nos deux dentistes pour faire et lire les radios dentaires.

Côté échographie, un médecin viendra prochainement (nous espérons dès août) réaliser ses échos au dispensaire : il nous a bien confirmé que notre nouvel « aloka » était bel et bien le meilleur de Fianarantsoa ! Une rétribution au dispensaire nous permettra d’assurer un peu plus les rentrées d’argent mensuelles.

Une nouvelle joie pour moi : 5 nouvelles inscriptions à la Mutuelle. De nouvelles familles qui pourront venir se soigner à un coût moindre. Nous allons travailler à la rentrée sur une nouvelle idée de formation des bénéficiaires à l’épargne, afin de permettre une meilleure compréhension de l’intérêt de « mettre de côté » de l’argent pour leur santé, pour l’école, etc. Je suis très enthousiaste car si l’on ne travaille pas sur le versant éducationnelle des familles, la mutuelle ne sert presqu’à rien, puisqu’une fois les fonds que nous avons terminés, il n’y aurait pas de suite.
 
Tolojanahary, mon "chouchou rescapé" et son tout jeune petit frère, 
accompagnant leur maman à la mutuelle
 

Enfin, la fin de semaine a été marquée par un nouveau partenariat tout juste créé, avec la fondation Akbaraly et une ONG italienne, « La Vita Per te ». Elles œuvrent ensemble pour le dépistage, diagnostic et traitement des cancers de la femme (entre autres). Une fondation qui œuvre d’arrache pied et fait un travail formidable de sensibilisation et de dépistage sur toute l’île. Plus de 8000 femmes ont été dépistées, sensibilisées et traitées en 2017 contre quelques centaines 7 ans auparavant. Ils font référence dans ce domaine pour tout Madagascar grâce entre autre à leur laboratoire d’analyses.

Ils ont  accepté très volontiers de former les 3 sages-femmes du dispensaire, auxquelles je me suis associée. J’ai ainsi pu voir quelle place nous pourrions prendre au dispensaire, dans cette sensibilisation et ce dépistage. Mes collègues comme moi étions vraiment ravies. Elles ont elles-mêmes demandé à revenir pour apprendre « en pratique » et améliorer leur clinique (examen des seins, frottis cervico-vaginal, examens de labo…).

Je leur ai proposé de commencer dès le mois d’août la sensibilisation, les dépistages (avec du vinaigre blanc sur le col de l’utérus, c’est tout !) et les orientations vers la fondation…
 
Les enfants accueillis au dispensaire pour le projet malnutrition:
nous débutons un début d'activités de "centre social", je vous expliquerai en septembre, mon nouveau "bébé" !
 

 
C’était un post un peu fourni de détails professionnels et pratico-pratique de notre quotidien mais je pense qu’à travers ces lignes, vous avez compris combien nous sommes en train de remonter la pente du moral, avec plus de réalisme sur le pays et toujours autant d’enthousiasme pour cette mission qui, franchement continue de nous passionner !

Les enfants eux vont très bien. Ils nous ont permis de travailler malgré leurs vacances en jouant presque chaque jour tous les trois avec nos voisins : constructions de cabanes et jeux, pistolet ou autres armes (!) à tailler dans le bois, cache-cache, jeux de société, balades en vélo dans le quartier…

Et le soleil revient depuis 10 jours…début de la vraie saison sèche. ça donne vraiment du baume au cœur ça aussi ! L’approche des vacances « road trip »nous réjouit également!
 
Notre première étape : Ifaty, à côté de Tuléar dans le sud,
nos premiers baobabs !
 
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Les chicouf à Madagascar


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                                                                                  Attention, ils débarquent...

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Voyager
"Lorsque tu voyages, tu fais une expérience très pratique de l'acte de renaissance. Tu te trouves devant des situations complètement nouvelles, le jour passe plus lentement et, la plupart du temps, tu ne comprends pas la langue que parlent les gens. Exactement comme un enfant qui vient de sortir du ventre de sa mère. Dans ces conditions, tu te mets à accorder beaucoup plus d'importance à ce qui t'entour parce que ta survie en dépend. Tu deviens plus accessible aux gens car ils pourront t'aider dans des situations difficiles. Et tu reçois la moindre faveur des Dieux avec une grande allégresse, comme s'il s'agissait d'un épisode dont on doit se souvenir sa vie restante."
Paolo Coelho)
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