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Les Chic'Ouf en vadrouille
15 janvier 2018

Quand 5h de transport se transforment en 14h....

Jeudi soir, nous apprenons que le pont sera ouvert demain à 17h.
Avec le père Cyrille, notre chauffeur, nous décidons de partir demain matin vers les 9h pour s’arrêter à Ambositra (prononcer « Ambouchtre ») qui est à deux heures de route pour y passer un temps avant de repartir. Cela permet ainsi de couper la route pour les enfants.
Nous arrivons à Ambositra sans problème particulier où nous déjeunons.
Nous reprenons la route vers 14h30 pour la deuxième partie du voyage, cela tourne mais il n'y a pas grand monde sur la route donc c'est très agréable. Comme d’habitude, Joshua vomit dans la voiture.
Temps prévu : 3 heures pour arriver à Fiana.
Puis soudain, une file immense de voitures, camions, taxis brousses sont stationnés sur la route.
C'est le début de la loi de Murphy : l'emmerdement maximum mais à ce moment là, nous ne le savions pas encore...
Des enfants viennent à nos fenêtres pour regarder les vahazas et nous vendre des fruits de la passion. Tous les enfants de Madagascar ont le sourire collé aux lèvres.
Nous remontons à pied la file de véhicules et arrivons au sommet d'un col où il y a eu un éboulis et où un camion de 38 tonnes n'a rien trouvé de mieux que de vouloir passer à tout prix dans un trou de souris...Résultat : Le camion a une roue dans le fossé et à cet endroit il n y a pas de goudron mais de la terre boueuse à souhait.
Cette terre rouge était épaisse d'une dizaine de centimètres et collante au point que quand on y pose le pied, on a du mal à le soulever. Et notre camion était là.
Le père Cyrille me dit qu'il y en au moins pour deux heures.
Des centaines d'enfants et d'adultes s’amassent autour et regardent le spectacle.
C'est mieux qu'à la télé !
Un petit groupe d'hommes commence à creuser pour dégager la roue, poser des pierres devant celle-ci complètement enlisée. Puis en essayant d'avancer, le camion s'enfonce encore plus et désormais sa remorque touche le nouveau talus formé par l’éboulis de terre. Génial !
Arrive alors un tractopelle qui commence à détruire le talus et cela dure, dure, dure encore.
Puis un groupe de malgaches arrive cette fois avec une énorme chaîne qu'ils accrochent au tractopelle d'un côté et au camion de l'autre et voilà le camion qui commence à se déplacer. Des cris de joie s'élèvent chez les téléspectateurs qui ne ratent pas une seconde de l'épisode mais le camion ne recule pas assez et désormais le tractopelle n'arrive plus non plus à tirer car il danse de droite à gauche dans cette mare de boue.
Tout le monde y va de son conseil et les hommes glissent des pierres sous les roues du camion et finalement le camion, après une énième tentative recule suffisamment pour que l'on puisse passer sur son côté. Yanaël déclare, en remontant dans la voiture, « C était trop bien ».
Nous pouvons ainsi repartir, plus de 3 heures après notre arrêt forcé.


Quelques kms plus loin, nous sommes à nouveau bloqués, cette fois-ci proche du pont.
Nous descendons à nouveau de la voiture pour remonter la file de véhicules et il s'avère que le pont n'est pas encore ouvert.
Petit coup de flip à l'idée de passer la nuit dans la voiture avec pour seul repas du pain plume (qui ne tient pas au ventre) et quelques fruits de la passion.
Puis un militaire nous informe que le pont est ouvert et que les véhicules légers passent les premiers et nous demande de remonter la file de camions.
Et quelques centaines de mètres plus loin, cela bloque à nouveau. Quelques heures passent et rien ne bouge. Il semble que dans le sens inverse les voitures passent également. Et forcément tout le monde ne peut pas passer en même temps. Les militaires ont donné l'ordre aux véhicules légers de remonter les files pour traverser le pont et cela dans les deux sens. Grande idée !
Après de tergiversations interminables, ils décident de nous faire reculer sur plus de 500 mètres dans la nuit (les lampadaires n’existant pas sur les routes de Mada).
Nous voilà reculant, encore et encore jusqu' à se glisser dans une petite place sur la voie de droite entre deux camions.
Rapidement, la situation s'arrange et les voitures en sens inverse avancent.
A notre tour !
Ca y est nous passons enfin le pont qui nous a bloqué 5 jours durant et l'accès à celui ci est compliqué car la route avant et après est complètement défoncée.

Une fois le pont passé, on se dit : « Hourra, cela va enfin rouler ! ».
Le père Cyrille blague en nous disant que c'est le pont de notre bienvenue à Madagascar !
On roule sur 200 mètres pour être de nouveau à l'arrêt et là on ne comprend pas pourquoi cela bloque. On redescend de la voiture et deux voitures devant nous un camion a crevé sa roue !!! aaaaaahh
La loi de Murphy n'étant pas terminée, dans cette nouvelle attente et avant même de pouvoir dépasser ce camion, un bruit étrange se fait entendre dehors, une odeur de brûlé envahit la voiture et soudain de la fumée sort du capot...de notre capot !
Alors on descend à nouveau, on ouvre le capot.
Diagnostic : le disque de l'embrayage est en train de brûler.
On laisse refroidir le tout et le père Cyrille me dit : « Bon et bien maintenant on rentre à Fiana mais sans s'arrêter. On n' a plus le droit ! »
On se cale en troisième et on essaye de ne plus passer les vitesses pour ne pas avoir à appuyer sur l'embrayage. La route le permettra et on contournera au moins une 20 aines d'éboulis.
Anatomie de l'éboulis malgache : Grosse masse de terre rouge effondrée sur la voie qui a pour caractéristique d'être toujours accompagnée d'un énorme rocher à éviter. Heureusement, l'éboulis ne s'étale que sur une voie, ce qui nous permet toujours de le contourner.
Nous arriverons à minuit au dispensaire, fatigués mais heureux d'être enfin arrivés.
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Les chicouf à Madagascar


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                                                                                  Attention, ils débarquent...

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Voyager
"Lorsque tu voyages, tu fais une expérience très pratique de l'acte de renaissance. Tu te trouves devant des situations complètement nouvelles, le jour passe plus lentement et, la plupart du temps, tu ne comprends pas la langue que parlent les gens. Exactement comme un enfant qui vient de sortir du ventre de sa mère. Dans ces conditions, tu te mets à accorder beaucoup plus d'importance à ce qui t'entour parce que ta survie en dépend. Tu deviens plus accessible aux gens car ils pourront t'aider dans des situations difficiles. Et tu reçois la moindre faveur des Dieux avec une grande allégresse, comme s'il s'agissait d'un épisode dont on doit se souvenir sa vie restante."
Paolo Coelho)
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