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Les Chic'Ouf en vadrouille

28 mars 2019

Les chicouf : le retour !

Maintenant que la surprise réservée à ma famille est passée, nous pouvons dévoiler à tout le monde que nous sommes rentrés plus tôt que nous l’avions annoncé !

Arrivés le 13/03 sous un temps d’hiver, de précipitations « pluie/neige », les 6 degrés dans la caravane m’ont valu une première semaine de bon rhume. Oui, parce qu’entêtée comme je suis, même la première nuit de notre arrivée, j’ai voulu dormir dedans, comme une enfant qui découvre son cadeau de Noël !  Au grand dam de ma belle-mère qui avait tout prévu pour nous accueillir…au chaud !

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Nous nous installons petit à petit : l’eau grâce au récupérateur d’eau des parents de Jean-Phi puis leur réseau d’eau (en attendant la pluie). Les toilettes, par la construction de toilettes sèches en bois de palette, ce qui nous a déjà valu des rires pour préserver notre intimité. L’électricité, grâce aux parents de Jean-Philippe. Les affaires d’hiver et de printemps retrouvées dans des malles et deux visites dans notre chalet, les couettes sorties, le mécanisme du chauffage maitrisé : on y est ! 

Installation amplement facilitée par des repas pris chez mes beaux-parents en arrivant, et tout le confort nécessaire, autant que nous en avons besoin.        

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4 photos pour vous montrer que nos besoins physiologiques sont aucentre de notre vie actuelle !!!

Ça, c’est pour le côté matériel ;

Quant au « retour vécu par mon psychisme », il est autre, encore difficile à nommer.Il m’est difficile de savoir ce que je ressens. Les choses « à faire » prenant vite de la place : assurances à remettre en route, questions de voitures à régler, de sécu, inscriptions dans les écoles, papiers à retrouver dans nos innombrables malles, administratif et démarrage du travail en Suisse pour Jp…

J’ai remis à plus tard mon introspection mais je sens déjà les prémisses que ce ne sera pas facile pour moi.

Affaire à suivre…

Les enfants quant à eux ont repris le chemin de l'école le 18.03. Ils sont enchantés d'avoir retrouvé une école,  des amis, de vraies maitresses...

Tout leur va : la caravane aussi est une fête! La nostalgie est tout de même présente pour Noé, partagé entre ses souvenirs de Mada, ses copains delà-bas et la joie de rentrer. 

Sinon, pour que la société de consommation ne nous revienne pas trop vite de plein fouet, on se lance avec les enfants vers un nouvel objectif : tendre vers le « 0 déchet » : chercher les magasins qui vendent en vrac, trouver de nouveaux repères, un défi qui nous ravie en famille. Ce n’est que le début…

Noé a déjà découvert un DIY (Do it yourself : fais le toi-même) : fabriquer des Tawashis, pour remplacer nos éponges par…des chaussettes orphelines (propres !) prêtes à être jetées, qu’il tresse d’une certaine manière. Nous aimons tous les deux découvrir comment valoriser nos déchets.

On commence à réfléchir aux premiers semis à faire avec Joshua et Yanaël.

En tout cas, le printemps et le soleil sont au rendez-vous pour nous accueillir et cela fait un bien fou.

La famille, les amis sont aussi là et cela aussi fait un bien fou !

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12 mars 2019

2 semaines assez...éprouvantes?! :)

Ces deux dernières semaines ont été le fruit d’un échange de maisons improvisé, comme nous le faisions régulièrement en France pour partir en vacances.

Après plus d’une quinzaine de demandes d’échanges envoyées à des propriétaires de maisons secondaires qui pourraient être intéressés pour venir dans la nôtre l’année prochaine, un seul couple nous a répondu : c’est donc eux que nous avons choisis, pour élire domicile…chez eux, à 200m de l’océan indien ;  

1ere épreuve, pas facile à surmonter, vous imaginez !

Une maison comme nous n’en avons pas connue depuis…longtemps: un vrai canapé confortable, des lieux très propres, jolis et même un lave-vaisselle, grande véranda qui donne sur l’océan…

Eh bien figurez-vous que nous nous sommes très bien acclimatés au luxe. On est fiers de nous J ! Pour nous préparer à la promiscuité de la caravane, il n’y a pas mieux !

Mais une autre épreuve nous attendait. Qui dit proximité de l’eau dit, enfants qui s’occupent tous seuls à jouer dans les vagues, à faire du body board toute l’après-midi, et nous de jouer avec eux. Là aussi, une affaire rondement menée!

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IMG_1435Comme vous pouvez le voir, étant autant éprouvés, la nature nous a quand même offert des cadeaux, pour compenser la pénibilité de la période!

 

 A la deuxième ou troisième sortie sur une des plages, je vois proche des enfants un « truc » qui sort de l’eau. J’étais prête à les rappeler afin qu’ils sortent.  Les requins ne sont pas que dans les livres, c’est aussi dans l’océan indien !

Mais non, c’était un phoque (oui, moi aussi je croyais qu’ils vivaient sur la banquise mais ce ne sont pas les mêmes) qui voulaient s’amuser proche des enfants ! Il est sorti tout près d’eux, à quelques mètres, et plusieurs fois !  Quel cadeau !

 

 

 

Nous étions donc au bord de cet océan, désoeuvrés entre l’école le matin, et les baignades l’après-midi quand nous avons eu la révélation : inscrire nos enfants en cours de surf, dans THE spot mondial de surf qu’est Jeffray’s Bay (vous avez pu constater, chers lecteurs, combien je suis devenue bilingue au cours de ces semaines passées) ; oui, tout le monde connaît la vague mondialement connue de Jeffray’s Bay : « The Supertube ».

 

Nous avions sous-estimé l’épreuve du choix de l’école de surf parmi les 10 du grand village de Jeffray’s Bay.  La vie nous a encore fait un cadeau pour nous remettre de ce choix cornélien : premier cours de surf (le seul que Jp et les enfants ait eu), un troupeau, que dis-je, une horde…

Enfin une colonie de dauphins est arrivée pour jouer, jusqu’à s’approcher à 2m de notre copain Cyril (un volontaire avec nous dans le centre de permaculture, rencontré en janvier, venu passer une semaine avec nous).

 

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Ben t'es où Jean-Phi ?!

 

 

 

 

 

 

 

 

 Notre joie étant à son paroxysme (moi particulièrement, j’avais l’impression de vivre un rêve), il nous a bien fallu atterir !

Quelques jours plus tard, nous avons rendu visite à des félins rescapés de la chasse et protégés par le conservatoire de la nature d’Afrique du sud. Lions, tigres, jaguar, hyènes, chacals, caracals…Que d’émotions pour les enfants et nous!

 

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Puis visite du « Birds of Eden » : des oiseaux magnifiques aux couleurs que je n’aurais même pas pu imaginer ont été le clou de ces 15 jours incroyables.

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Cyril avec une surprise sur le dos !

Pour terminer ce post sur ces 15 jours, je voudrais vous partager une réaction de Yanaël ce matin en quittant ce lieu.

Joshua venait de nous faire admirer les vagues qui venaient s’écraser contre la jetée du port au soleil levant, provoquant de grandes éclaboussades * et Yanaël, avec toute son innocence d’enfant nous dit : « C’est beau la Vie. »

Tout était dit.

 

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*ce mot n’existe pas mais l’image que j’ai vue convient bien à ce mot !

 

 

 

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27 février 2019

"Je crois que je pourrais vivre ici"

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...nous a dit Noé après cette semaine à Cap Town (Le Cap).
C’est clair que cette ville a quelque chose…de différent.
Nous avons retrouvé le confort d’une ville organisée, propre et développée :
moi qui n’aime pas les villes en temps normal, encore moins avec enfants, ici rien ne nous a pesé, on y serait même resté plus d’une semaine avec plaisir.

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Retrouver l'accès à la culture, (ce qui m'avait beaucoup manqué à Mada), au tourisme dont nous avons l'habitude en France, ont quelque chose de reposant...et j'ai même apprécié l'anonymat de la ville,moi qui déteste cela en temps normal.

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Je ne me reconnais pas tout à fait en ce moment mais j'accueille mes besoins "aseptisés" qui sont les miens actuellement.
Besoin de solitude, de ne pas faire trop d'efforts et de ne pas chercher à créer du lien: bref,une période de vie où j'ai le luxe de pouvoir vivre ce dont j'ai besoin!

 

Depuis la Table Mountain qui surplombe la ville :

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Une semaine extra, une ville et ses alentours que nous recommandons!

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Les manchots du Cap

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Cap Aghulas, la pointe la plus méridionale de l'Afrique :

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15 février 2019

Fin du volontariat... A nous les vacances !!!

 

 

 

 

 


Nous sommes arrivés au terme de notre deuxième volontariat, complètement différent du premier où nous avons contribué à l’avancée de la future maison de nos hôtes Inneke et Randall.

Nous avons pu découvrir une méthode de construction courante, la sandybag house, dans cette partie de l’Afrique du Sud, appelée l'Eastern Cape.

 

En effet, ils utilisent des sacs de graines de maïs (-vides et vendus pour défauts de fabrication-) qu'il remplissent de terre et qu’ils empilent pour fabriquer les murs. Isolation phonique et thermique de qualité car l’épaisseur des murs fait presque 90 cm !

Nous avons donc fait un travail difficile charriant les cailloux et la terre pour niveler les surfaces et porter ces fameux sacs de terre pour élever les murs.

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D’autre part, nous avons également participé à l'enduit» d’une rondavel. Un mélange de bouse de vache bien fraiche et de sable (fifty-fifty) qu’on projette ensuite contre le mur. Vous pouvez imaginer comme on est propre au bout d’une heure de temps. Et c’est toujours un bonheur de prendre la projection de l’autre en pleine figure par effet de ricochet… Après quatre lavages chirugicaux des mains, l'odeur de bouse de vache est toujours présente! Mais quel plaisir de construire avec des déchets : rien est perdu !


Collecte matinale de bouse fraicheCrépi de la rondavelle

 

Bien que les matinées étaient harassantes sous ce soleil, les après-midi où l’on ne travaillait pas étaient bienvenues et les soirées au coin du feu en famille très sympas.

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Les enfants jouent avec Joy, Luc et Kim, les enfants de nos hôtes, font du vélo, participent au travaux ou vont encore se baigner dans la rivière.

Manue continue le homeschooling le matin avec eux avec beaucoup de courage et rivalise de créativité pour les intéresser à travailler, ce qui n'est pas chose aisée.

Nous sommes quelques peu surpris par nos hôtes et leur mode de vie.

C’est un couple mixte néerlandais et sudafricain dont la femme lunatique à souhait met Manue dans tous ses états. Ils ont trois enfants des mêmes âges que nous.

Ils vivent dans des conditions de promiscuité étonnante, dormant tous dans la même « chambre » depuis deux ans.

Et la maison laisse très songeur quant à l’état de salubrité dans lequel ils vivent. Ils cohabitent au milieu de 4 cochons, d’une dizaine de boucs, et d’une vingtaines de poules. Ce qui a pour conséquence d’attirer un nombre de mouches effarants. Spécial dédicace à mon père qui s’agace avec ce genre de bêtes. Tu ne tiendrais pas deux heures. On mange en gesticulant de tous nos membres pour chasser une dizaine de mouche posées sur nous… C’est horrible et vraiment repoussant!

Les mouches nous attendent...IMG_20190212_132906

Nous commençons à avoir une certaine expérience du volontariat et on a tendance à voir tout ce qu'on ne ferait pas de cette manière ou du moins différemment, à commencer par l'accueil de volontaires, leur suivi...

Nous commençons le matin et nous ne voyons pas nos hôtes de toute la matinée. Aucune consigne n'est donnée. C'est nous qui posons des questions, allons les chercher. Aucun encouragement, à part un "Hard worker", si cela peut être pris comme signe d'encouragement. Aucun intérêt à la fin de la matinée pour voir comment le travail à avancer. Et pas un merci...

Et après cette dure matinée, tu as le droit de manger des tartines de pain de mie avec du beurre de cacahuètes...Pas de légumes, pas de féculents, pas de protéines. Que du sucre, sous toutes ses formes... Et bien souvent après cet "encas" on a encore faim mais il n' y a rien d'autres de prévu au menu.

Le dortoir qui nous accueille ne bénéficie pas toujours de l'électricité : si tu veux prendre une douche c'est à l'eau froide ou dans une bassine d'eau avec un peu d'eau chaude fournie par la bouilloire.


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A la fin de ce deuxième volontariat, nous arrivons à la conclusion Manue et moi que nous commençons a en avoir assez. Nous ne regrettons rien, bien au contraire et nos longs moments de travail (un peu abrutissant) nous permettent de réfléchir au sens que nous voulons donner à notre vie apres ces volontariats.

Nous allons donc maintenant prendre quelques vacances qui vont nous amener pendant une semaine à Cape Town puis revenir en direction de Port Elizabeth en nous arrêtant deux semaines dans une maison (grâce à un échange de maison non simultané qu’a trouvé Manue) à Jeffreys bay. L’un des plus beaux spots de surf au monde ! Rien que ça ! Il parait qu’il y a la fameuse vague formant un tube…Nous découvrirons tout cela. Je devrais avoir l’occasion de continuer mon apprentissage de kitesurf débuté sur l’île Sainte-Marie (à Mada). La dédicace est pour mon beauf cette fois-ci qui est fan.

Grâce à notre grande amie Anne-So, nous sommes  en recherche active d’une caravane, nouveau lieu d’habitation que nous aurons au retour en France durant quasi 5 mois avant de pouvoir récupérer notre maison. A distance ce n'est pas simple du tout. Mais quelle chance d'avoir son aide !

Plus que quelques semaines avant de quitter ce pays, quelques semaines qui nous séparent de vous et ce désir de rentrer qui ne fait que grandir...Ce  temps ici est vraiment un "sas" que nous souhaitions vivre après Mada. Tant mieux, tout cela est positif ! 

 

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3 février 2019

Oh,oh On n'est pas chez les Zoulous !... Bah si !

8H sonne, on est mercredi, on frappe à la porte. « Vous avez vu dans le jardin l’hippopotame ? » (en anglais dans l’histoire, demandé par une employée de la Guest house).
Ils sont passés dans le jardin durant la nuit et l’un d’eux est resté dans le jardin du voisin ! Mais chut, il ne faudrait pas l’énerver avec du bruit…

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C’est comme ça que nos vacances ont commencé dans cette nouvelle partie de l’Afrique du Sud, le Kwazulu-Natal. Un régal encore avec un parc en bord d’océan indien qui malgré le temps gris nous a permis de voir des quantités impressionnantes de singes dont les mères viennent de donner naissance, des rhinocéros noirs (cette fois), des phacochères, des hippopotames…Nous nous serions crus dans le Roi Lion avec les arbres typiques « plats », des zèbres, des buffles, des antilopes encore différentes des premières vues dans le nord. On a aussi découvert des pangolins, une drôle de petit animal.

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Puis le Drakensberg et ses pentes escarpées, dans des montagnes verdoyantes malgré les 3000M, notre entrée dans le Lesotho fut aussi un moment mémorable. Les enfants étaient tout contents de pouvoir dire, c’est notre 5e pays en 15 mois (passage en Ethiopie en avion)! Je ne suis pas du genre à mettre mes enfants en avant mais ce jour-là, nous étions fiers d’eux. Après la frontière, nous sommes montés au Sani Pass, le col le plus haut d’Afrique du sud, qui nous a valu 900m de dénivelé positif et 16km aller/retour : ils sont montés sans se plaindre, tous les 3 et ont été bien félicités par les adultes en arrivant qui étaient tous venus…en 4*4 ! Un coca à l’arrivée pour chacun d’eux, le St Graal ! Ils n’auraient pas aimé venir en voiture m’ont dit les 2 grands, chouette !
Petite anecdote qui nous a bien fait rire Jean-Phi et moi. Joshua et Yanaël n’ont pas arrêté de jacasser toute la journée, toujours quelque chose à raconter, des commentaires à faire sur tout et n’importe quoi avec une mention spéciale pour Joshua qui continue…même quand il dort !!!
A la fin de la journée , nous qui étions véritablement saoulés de paroles, dans ce lieu qui se prêtait au silence et à l’introspection est venue une réflexion à Joshua : « On a deux mains, on a deux jambes, on a deux yeux, je ne comprends pas pourquoi on n’a pas deux bouches ? » ; « Heureusement pour nous ! » s’est écrié Manue qui nous a bien fait rire…

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Petit passage dans le Zululand sur la route qui longe la côte où nous nous sommes « immergés » dans la culture grâce à la visite d’un village zoulou et d’un spectacle qui nous a à tous bien plu. Je comprends mieux maintenant l’expression : « On n’est pas chez les Zoulous, ici ! ».

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Nous voici maintenant à la fin de cette période de vacances, avec 4 jours le long de la Wild Coast qui porte bien son nom. Les routes ou plutôt pistes ressemblent bien à Mada dans cette partie du pays où les gens vivent dans des « Rondavels », petites cases en torchis (la plupart du temps), où je dirais que la pauvreté ne sévit pas (avec mes référentiels maintenant bien différents après Mada) mais dans une grande simplicité de vie, dans un lieu isolé de tout et très rural. D’autres lieux nous ont paru encore plus pauvres en sillonnant le pays.

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Nous sommes à côté du « Hole in the Wall », un tunnel façonné par l’eau dans une colline, les pieds dans l’eau, à une centaine de mètres du rivage.
Le littoral est vraiment sauvage et de toute beauté et les plages sont désertes ! Nous avons passé une journée au bord de l’océan indien à regarder jouer les enfants dans le sable,simplement et à échanger sur notre vie future.

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Dans deux jours, nous arriverons non loin de port Elizabeth où nous allons débuter notre deuxième temps de volontariat.

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26 janvier 2019

On the road...again

 

 

 


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Nous arrivons à la fin de notre premier mois en Afrique du sud, déjà !

Suite à mon dernier article, plusieurs personnes m’ont demandé comment s’étaient passés ces semaines dans ce centre de permaculture. Ce fut une bien belle expérience de vie, pour nous mais notamment pour les enfants qui sont partis à regrets de ce petit havre de paix.

 

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Loin de tout (enfin à 25 min à pied du village où l’on pouvait se ravitailler quand même !) et de toute sollicitation, dans la nature profonde, les enfants et Noé principalement se sont régalés. Entre les animaux à s’occuper, Noé est notamment devenu professionnel « d’arrachage de tiques sur les chiens (!) » ; les câliner, Yanaël n’étant pas en reste pour s’allonger sur le gros chien foufou ; et leur donner à manger ce que Joshua faisait avec joie et application ; les petits services à rendre dans le jardin, quelques menus bricolages et décorations qu’ils ont pu faire pour notre petite maison en bois où nous vivions et les sorties à la rivière où nous avons décidé d’un commun accord qu’il ne devait pas y avoir de crocodiles, « ça se saurait », les journées passaient vite pour eux.

 Et j’oubliais…Le « home schooling » qui les occupait 2-3h par jour (2h le matin et 1h l’après-midi pour l’anglais, et les matières plus reposantes comme la musique, les sciences de la vie et de la terre,etc). Globalement, un bon début pour eux, comme pour moi.

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De notre côté, passé le premier week-end de stress, un petit quotidien bien agréable s’est installé dans ce lieu aux toilettes sèches, à la douche en plein air (mais avec douche chaude !), aux lessives à la main, aux repas partagés en petite communauté, aux barbecues appelés « braai » de fin de semaine, discussions dans un anglais balbutiant au coin du feu devant un ciel étoilé magnifique…

 

Spectacle de maniement du bâton, puis de bolas enfflammées la nuit

Fabrication d'attrape-rêve

 

 

Alors, pourquoi être partis de ce lieu-là me demanderez-vous ? Parce que derrière ces très bons aspects, le rythme était encore trop lourd pour moi, qui aurai bien besoin de me reposer en ce moment.

Entre l’école aux enfants, les lessives que nous faisions à la main (j'ai eu de grandes pensées pour ma mamie avec ses 6 enfants sans machines à laver), les heures de volontariat que je passais principalement aux tâches domestiques des repas (ce qui ne m’a pas beaucoup appris sur la permaculture !:)), le désherbage du jardin, les moments sur le qui-vive à surveiller les enfants des différentes bêtes nocives pour eux, les mauvaises nuits enchainées à cause des chiens qui protègent le site mais aboient toute la nuit, l’absence de connexion internet pour nous relier au monde (et  pour effectuer les recherches que nous avons actuellement à faire), nous avons décidé de reprendre des vacances une semaine plus tôt que prévu. Ce premier volontariat a bien plu à Jp qui s'est vu attribuer des travaux de force (dessouchage à la main, déménagement de pièces lourdes,etc).

 

 

A la rivère, à 5kms de Happy Toes

 

 

Nous sommes donc partis mercredi matin pour retourner en bus à Johannesburg puis descendre dans le sud, dans le Kwazulu-natal, au bord de l’océan indien puis nous descendrons petit à petit, après un petit arrêt dans le Drakensberg à la frontière avec le Lesotho, plus au sud encore, la Wild Coast dans la province du Cap oriental, pour arriver près de Port Elisabeth 10 jours plus tard, pour débuter notre prochain volontariat, auprès d’une famille avec 3 enfants, des mêmes âges que les nôtres et en homeschooling aussi, qui cherchent des volontaires pour continuer la construction d’une maison en terre (rondavel), typique d’ici.

 

 

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Nous continuons notre cheminement extérieur et intérieur pour notre retour en France.

Nous nous orientons en ce moment sur un retour fin mars, à l’expiration de notre visa, fort probablement à Sciez dans une caravane, pour quelques mois !

Les connexions internet étant compliquées encore pour l’instant, nous apprécions beaucoup vos messages mais surtout, ne vous offusquez pas de nos absences de réponses.

« On est ensemble… » Comme on dit en Afrique.

 

 

6 janvier 2019

Irresponsables ? Non. Inconscients ? Peut-être un peu…

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Nous sommes presque prêts pour vous écrire un guide de ce qu’il ne faut pas faire (et que nous avons fait !) en arrivant dans la ville la plus dangereuse de l’Afrique du sud, Johannesburg.

Arrivés à 4h du matin, changer de l’argent dans l’aéroport, se promener à pied dans des quartiers du centre ville…notamment Hillbrow, « the hotest of the town » d’après Edouard, albanais ayant grandi à Jo’burg et qui nous a chaleureusement offert un café et des chocolats dans son fish and chips, avant de nous ramener hors de son quartier dans lequel il ne voulait vraiment pas nous voir rester. Une belle rencontre.

 

Cette semaine de vacances ici nous a d’abord déconfits avec un temps maussade et une pluie sans discontinuer. Cantonnés à rester dans notre auberge de jeunesse, loin du centre, ce fut finalement un temps agréable pour arriver et se poser.

Visite de l’Apartheid Museum, tout en anglais, très intéressant pour découvrir un peu mieux le contexte politique dans lequel nous arrivons, d’autant plus intéressant si nous avions été sans enfants ! Un 31 où, pour la première fois de ma vie, nous étions tous couchés à…22h30, d’épuisement après quelques jeux en famille !

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Puis dès le 2, départ pour une visite passionnante du « Craddle of humankind », sur les traces d’une nouvelle espèce d’homo, «l’homo Naledi », découvert sur le site, à une heure de Jo’burg, en 2013.

Balade dans le musée à la découverte de nos origines, des origines de notre planète, ludique et intéractif, c’était super.

Nouvel arrêt dans un nouveau lieu « qui craint » dans une ville de banlieue…Tout s’est bien passé mais les ambiances ici dans les villes sont vraiment très glauques. La saleté des villes ne nous marque pas plus que cela car une certaine habitude s’est créée à Mada( !) mais tout de même, sur le béton, les déchets font encore plus sales que sur la terre rouge de Mada.

L’ambiance ici est toute différente de Mada. Comme si l’ambiance était moins « bon enfant, naïf ». Les tensions sont parfois palpables dans les quartiers, rien qu’en y passant nous le percevons. Les gens ne sourient plus comme à Mada, bien qu’ils semblent très accueillants, près à nous renseigner dès qu’on leur pose une question. Pas d’essai de ristourne, d’entourloupe (pour l’instant), on peut négocier mais pas de « prix spécial vazaha ici ».

Quel plaisir pour moi d’être entourés de personnes noires ! ça a été ma première impression dans l’avion.

Jeudi 3, découverte d’un premier parc proche de notre premier lieu de « volontariat », dans le nord ouest, le parc national du Pilanesberg.

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Nous avons été époustouflés, tous les 5 : troupeau d’éléphants qui traverse à 5m de notre voiture, gnous, impalas, springbok, rhinocéros à 3m de nous, phacochères, buffle, oiseaux de toutes les couleurs…Nous nous sommes vraiment régalés dans ce parc de plus de 300 kms.

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Puis, vendredi, arrivée à Groot Marico. Là, j’ai cru que j’allais repartir sur le champ. Accueillis par Jeannine, femme très gentille qui a fondé le centre, nous arrivions dans un ensemble de cabanes, caravanes, bois, verres, pneus, il y en avait de partout !

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Jeannine, la cinquantaine, poilue de partout (jambes et menton), pas coiffée, pas de soutien-gorge, les dents jaunis par le tabac…Retour aux années 68 ! Même nous 5 détonions dans ce contexte, alors que nous ne sommes pas vraiment bien habillés. Je me disais, ah oui, on est vraiment partis à l’arrache, sans assez se renseigner sur ce lieu.

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Et là, c’est parti pour l’immersion, tout en anglais puisqu’elle ne parle pas français. Jean-Philippe n’est pas là car il a du aller rendre notre voiture de location à plus d’une heure de route d’ici. J’ai mes 3 enfants sous le bras, 8 bagages et je me dis : « mais qu’est-ce que je fais là ? C’est vraiment trop pour moi de vivre cela. J’atteins mes limites. Car je n’aspire qu’à un peu de sérénité, préparer notre retour en France, se poser.

Ici, première mise en garde : les serpents venimeux. Puis, les scorpions, les araignées, les grenouilles empoisonnées, les mille pattes vénéneux, les moustiques…Ok, pour me rassurer…il y a 3 chiens dont deux gros. Ok, ils n’ont jamais vu d’enfants, ils ont beaucoup de tiques mais ça va le faire, les enfants les adoptent vite, moi c’est plus difficile, j’ai peur.

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Heureusement qu’on a…ah non, c’est vrai, nous n’avons même pas encore de réponse de notre assurance santé, donc même pas cela pour nous rassurer ! La maison dans laquelle on va habiter est sale et poussiéreuse, une grande pièce assez perméable à tout.

Pour nous détendre et prendre contact avec le lieu, Matt (un jeune qui vit ici le we et travaille à Jo’burg la semaine) nous emmène se baigner à la rivière à côté. Vrai moment de délice. Dommage que le soir-même, nous apprenions par Jeannine, que peut-être, dans ces eaux, il y a des crocodiles. Ok, ben, on ne se baignera plus…

Vous pouvez imaginer la nuit que j’ai passé vendredi soir, en me faisant en plus piquer par de nombreux moustiques.

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Puis samedi, tout a changé. J’ai dit à Jp qu’on se donnait une semaine et que si ça n’allait pas, nous changerions de lieu, nous étions d’accord. Nous avons nettoyé et aménagé notre chambre, rien que ça, on se sentait mieux. On prend nos marques avec le jardin, 5h de travail par jour, assez tôt le matin (pour la chaleur), les enfants nous ont aidé, un beau moment de partage. Eux se sentent bien dans cette nature, ils veulent rester même 6 mois ! Noé est allé à la pêche avec Matt qui lui a offert la canne, Joshua construit une cabane avec Yanaël et Jean-Philippe.

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Nous avons fait un repas poulet et légumes en marinade au barbecue, hier soir, sous un magnifique ciel étoilé, une bière à la main et les djembés dans l’autre…Les serpents, Jeannine n’en a finalement vu que 10 en 3 ans ; Le lieu est tranquille et joli. Jeannine est à l’écoute de nos inquiétudes et de nos désirs si nous avions besoin d’en parler.

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Les jours se suivent et ne se ressemblent pas ;

Demain, nous commençons une nouvelle phase : le « home schooling ».

Pour la suite, nous ne savons rien au-delà de chaque jour qui passe. Peut-être resterons-nous ici un mois, peut-être pas, quand allons-nous rentrer, que faire en rentrant sont autant de questions qui commencent à nous agiter ?!

 

Pour cette nouvelle année 2019, nous ne parvenons pas à écrire à chacun personnellement mais nous sommes reliés à chacun de vous. Nous vous souhaitons une année 2019 empreinte de simplicité et de sérénité, ouverte sur l’imprévu et la rencontre de l’autre.

Avec toutes nos amitiés.

5 décembre 2018

Joyeux Noël ! J- 1 avant départ...

Comment je me sens à quelques jours de notre départ de Mada ? C’est une question que je me pose depuis plusieurs jours, sans parvenir à trouver une réponse franche.

Tout comme ce pays comporte de multiples aspects paradoxaux, c’est aussi ce que j’éprouve : après vol, mensonges, indifférence envers nous ou encore ingratitude, ce mois fut éprouvant pour terminer la mission…je ne veux pas repartir avec cela.

 

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Je veux plutôt vous partager les immenses cadeaux que nous avons reçus et qui sont venus pondérer les multiples aspects désagréables que nous vivions ;

 

Imaginez-vous l’activité du centre social du mercredi, avec les enfants démunis qui viennent faire la fête ce mercredi 19.12, fêter Noël ensemble.

 

 

113 enfants rassemblés, avec notre professeure de malgache Mme Ursule, si généreuse et formidable, sont venus me remercier d’avoir mis cette activité enplace. Quelle surprise ! Quelles larmes j’ai versées, larmes de joie, de gratitude envers eux, si émerveillés et captivés chaque mercredi, envers Ursule qui se réjouissait qu’une activité pour les enfants du quartier est enfin vue le jour. Le plus beau des au revoir pour moi ;

 

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Puis sont venus différents enfants parrainés de l’école et leurs familles, sans mot dire, venus apporter dessins, remerciements, larmes de tristesse de nous voir partir…

les sages-femmes du dispensaire Padre Pio

 

Quel soutien quand les représentants du dispensaire (directeur et sœur de l’accueil) ne sont même pas venus à notre fête de départ. Déception…encore une, vis-à-vis d’eux.

Par ailleurs, nous avons vécu une fête de « Veloma » (« au revoir ») digne de ce nom.

Ici, la tradition veut que celui qui a, partage. Nous avions donc annoncé que nous offrions la fête.

Au menu : fête betsileo (région de Fianar) avec tenue betsileo exigée ! Quelle joie entre danses, musiques et chants, soutenus par la dégustation de la bière locale! Préparatifs ensemble dès 8h du matin, repas ensemble à 40 personnes et la fête s’est poursuivie jusqu’à 19h30 !

 

Aux personnes du dispensaire, se sont ajoutées quelques collaborateurs amicaux de cette année et des copains des enfants

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jour de Noël, je voulais vous partager la tristesse que nous avons eu d’apprendre le matin du 25, le décès du directeur du Centre Diocésain de Santé, le Père Théophile décédé dans un accident de voiture. Il était à notre fête samedi (chemise blanche au centre de la photo) : jovial, cultivé, de bons conseils avec nous, nous vivions une collaboration agréable avec lui. Le dispensaire Padre Pio étant une antenne du CDS, sa présence va beaucoup nous manquer. Près de 2000 ou 3000 personnes étaient rassemblées aujourd'hui pour son enterrement à Fianar.

"C'est une grande figure de la ville qui s'est en allé, ce n'est pas un manque qu'il va créer mais un trou" a dit Soeur Pascale aujourd'hui.(à sa gauche sur la photo: femmme resplendissante, "vazaha" née à Mada, soeur d'un autre membre formidable d'AMM, Claude). 

Ce premier Noël ici, loin de la famille, ce premier Noël sans mon papa également fut un beau Noël avec des amis d’ici, proche de ma vulnérabilité également...

Enfin, dans ce petit article empreint de ressentis mitigés, je voulais terminer par une réflexion que je méditerai dans mon cœur, d’autant plus dans quelques jours, en quittant Madagascar.

J’ai demandé à une sœur française, Soeur Sabine, devant ses soeurs malgaches, ce qui faisait que les malgaches étaient si souriants malgré l'extrême dureté de la vie ici...

Ce qu'elle a répondu m'a plu, d'autant que ses soeurs malgaches ont acquiescé : "Ici, dès que tu es tout petit, tu apprends à remercier le ciel pour tout ce que tu vis. Tu dis merci en te levant, avant de boire un thé, à chaque activité que tu vas débuter, en te couchant...Pour tout.

Alors tu considères que, comme la vie t'est donnée, tout ce que tu vis aussi, tu n'as plus qu'à remercier...et sourire !"

 

MERCI !

 

le 25.12 : photo dans un papayer !

 

 

 

 

 

 

 

 

15 novembre 2018

Un triste évènement

Bonsoir à chacun qui nous lisez régulièrement.

Beaucoup d'entre vous savent que nous sommes de retour en France depuis 10 jours suite au décès accidentel de

mon papa.

Nous rentrerons à Mada dans 15 jours le 1er décembre, enfin a priori.

La date des obsèques de mon papa n'est pas encore connue (d'où le fait que nous n'avons pas encore prévenu toutes nos

connaissances de ce décès), nous attendons et cette attente est difficile.

Beaucoup de joies de se retrouver en famille pour parler, l'évoquer, se dire ce qu'un décès permet enfin de se dire; puis déménager son appartement, son jardin qu'il affectionnait tant...

Nous attendons la sépulture car des tests ADN et une autopsie sont en cours et nous ne pouvons nous recueillir sur son corps. Il a été retrouvé probablement un mois après son décès. Nous ne pourrons le revoir. Cela faisait presque un an et demi que nous ne l'avions pas vu.

Je vous donne tous ces détails, amis, famille, connaissances qui nous suivez pour vous expliquer l'absence de nouvelles depuis octobre, vous partager notre mal-être à rentrer en France sans y être préparés, dans ces conditions, avec à l'idée de retourner à Mada, pour un mois seulement, c'est court.

Je suis sous le choc, sans bien savoir où j'en suis et où j'habite.

Nous vous confions à vos chaleureuses pensées, à vos prières. Un immense merci pour tous vos témoignages d'amitié qui font un bien fou dans ces moments-là.

 

 

1 octobre 2018

...2019...du neuf...

...En Afrique du Sud!!!

Après avoir évoqué La Réunion, le taux de chômage nous a fait changer d'avis.

Nous nous sommes alors demandés où vivre notre sas "d'après  Mada". L'envie d'apprendre l'anglais étant déjà prégnante pour Jean-Phi avant notre départ à mada, la question est remise sur le tapis!

J'en vois maintenant un intérêt certain, qui pourrait m'ouvrir des portes si je travaillais sur des projets de santé materno-infantile, en lien avec l'international par exemple. Oui, parce que nous ne mesurons pas encore tout ce que nous vivons ici et avons vécu mais ce que nous savons c'est que cela nous transforme beaucoup de l'intérieur.

Je n'aurais sûrement pas imaginé vibrer à ce point, en partant, si l'on m'avait dit que je mènerai des projets autour de la mère et de l'enfant avant de venir ici! Cela fait parti des découvertes sur soi-même, fruit de la mission. Alors l'avenir professionnel, il est encore bien difficile à imaginer !

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Jean-Philippe l'évoquait dans le dernier post, nous cherchons un projet en cohérence avec ce que nous avons vécu jusqu'ici et il semblerait que nous l'ayons trouvé : un centre de formation en permaculture à 2h de Johannesburg.

Vous pouvez aller voir leur site, il invite à les découvrir :

Happy Toes Home

Happy Toes is a Permaculture project focused on sustainability, organic gardening, food forest, rehabilitation and integration of natural systems.

https://www.happytoes.co.za

Après 4 mois de vie spirituelle intense en Espagne, à la découverte de notre intériorité, une année de vie à Madagascar à la rencontre de l'autre,

année de solidarité, un volontariat autour des questions de préservation de notre planète, cela a encore beaucoup de sens pour nous.

Pour ceux qui en ont déjà entendu parlé, c'est un peu comme si nous explorions ce que veut dire la notion "d'écologie intégrale" à travers ces 2 ans.

 

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Voilà tout ce que nous pouvons en dire pour l'instant. Notre priorité est avant tout de bien vivre notre présent ici, avec tous les projets que nous pouvons encore mener. Nous avons vraiment à coeur de ne pas écourter ces 3 mois, si courts mais où nous pouvons vivre encore tant de choses...

 

"Cueille le jour" est notre devise!

 

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Voici ma grande joie du mois que je souhaitais vous partager : l'ouverture de notre activité de centre social, une heure par semaine, le mercredi après-midi, ateliers ouverts pour les enfants non scolarisés auxquels se mêlent les autres enfants en vacances. Un bel exemple de mixité sociale.

26 enfants lors du premier atelier, ils étaient 48 lasemaine d'après et 55 enfants la semaine dernière! Quelle immense joie de les voir captivés par un conte, danser et chanter, comme ils savent si bien le faire. Prochain objectif : construction de jeux en bois grâce au trésorier d'AMM, Claude, qui nous a fourni livres et idées. Les enfants n'ont pas fini de se régaler, nous l'espérons ! Déjà 4 jeux construits grâce à nos voisins.

 

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Je ne me lasse pas de leurs yeux brillants lorsqu'ils retrouvent des goûts d'enfance, la saveur du jeu, de l'insouciance, même quelques minutes, même chez les adultes qui les accompagnent ...

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Le mois de septembre, c'est aussi l'accueil d'une nouvelle famille de coopérants DCC,

le Pic Boby Jp et moi sans enfants et avec nos copains Claire et Axel, 2 jours magnifiques de rando,

le "Veloma"  de ce couple de copains DCC, ici depuis 2 ans,

la fête des 10 ans du Relais Madagasikara et nos premières danses et concert malgache,

l'absence d'eau au quotidien car c'est la saison sèche, (d'où une logistique nécessaire avec bidons)...

Et toujours beaucoup d'enthousiasme à être là !

Côté travail, vous pourez lire notre CR AMM qui paraîtra d'ici peu.

Mandrapiohana. See you soon.

 

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10 septembre 2018

Les chic'ouf quittent Mada à la fin de l'année !

 

Après plusieurs mois de tergiversations, nous avons finalement arrêté notre décision Manuela et moi de ne pas renouveler notre contrat de mission et de terminer notre année fin décembre.

Plusieurs raisons motivent ce choix difficile. Difficile car la mission est passionnante de par la liberté d’action que nous avons ici d’entreprendre tous les projets que nous souhaitons, de par les résultats que nous obtenons, de par les personnes formidables que nous rencontrons.

Il est vrai qu’il sera difficile de retrouver la vision « étriquée » de notre travail à notre retour, où tout est segmenté, morcelé, hiérarchisé et où tout prend du temps par la lenteur de l’institution.

Cependant, plusieurs aspects sont fatigants ici à Fianarantsoa.

Un volontaire, nous avait confié une fois que ce « pays est usant ». Une phrase que nous n’avions pas comprise sur le moment. Depuis, nous l’expérimentons chaque jour.

En effet, les sollicitations du fait d’être des étrangers et d’être assimilés forcément à des personnes ayant de l’argent, ne cessent d’attirer les convoitises de récupérer quelques billets, de demander des avances ou encore des cadeaux injustifiés. Dire non dans un pays où on ne dit pas non n’est pas chose aisée.

Nous n’avons jamais entendu en 9 mois, ce petit mot malgache : « Tsia » qui veut dire non et pour cause car complètement tabou.

C’est de l’ordre de l’inconcevable de dire non alors les parades sont nombreuses : dire oui et trouver des excuses pour ne pas le faire, dire peut-être, peut-être pas, ça pourrait se faire, pas aujourd’hui et j’en passe. Cela afin de ne pas « couper » la relation. Par conséquent, on ne sait jamais trop sur quel pied danser, si les choses se feront ou encore si les rendez-vous seront honorés.

Un autre aspect usant tient dans le fait de ne pas dire. On ne dit pas quand on n’est pas d’accord. On n’exprime pas ses émotions. Seule la joie est autorisée à être expressive, exubérante même.

Du coup, tous les malentendus, toutes les incompréhensions, tous les sentiments d’injustice, tous les quiproquos restent et ne sont pas libérés. Forcément, le temps faisant son ouvrage, les tensions croissent et finalement les personnes s’en vont du jour au lendemain sans trop qu’on sache pourquoi.

Pour ne pas « perdre la face » selon leur propre expression, pour rester à sa place, dans le moule, ne pas faire de vague, se démarquer des autres, on ne s’énerve pas. Par conséquent, en cas de désaccord entre un étranger et un malgache (car entre deux malgaches le désaccord n’est pas exprimé), si l’étranger monte le ton, la personne malgache parle moins fort qu’il n’a commencé.

Là où on aimerait du répondant, quelqu’un qui expose ses arguments, contre-attaque, il n y a rien.

Désolé pour la comparaison mais c’est comme s’apprêter à taper dans un sac de sable et finalement taper dans un sac vide. C’est déroutant !

Passées ces divergences de l’ordre du choc des cultures, il y a d’autres raisons pour lesquelles ne pas continuer et notamment le manque de vie privée, d'intimité.

Ce petit sas d’intimité qu’on aime tous retrouver qui est souvent son chez soi.

Dans une culture où la vie privée est mélangée à la sphère professionnelle, où il n y a pas de séparation entre l’individuel et le collectif, nous nous retrouvons constamment dérangés les week-ends, les soirs et même les nuits (bien que les nuits soient uniquement pour les urgences médicales et sur notre demande).

Notre solution pour être tranquille les week-ends est la fuite. Partir se balader ou aller chez des amis pour être tranquille. Impossible de se poser simplement chez soi à ne rien faire…

D’ailleurs, à chaque fois qu’on part, il y a toujours quelqu’un pour nous demander où l'on va, ce que déteste Manuela qui se sent fliquée. Je pense que c’est plus de l’ordre de l’intérêt que tu portes à l’autre qui motive cette question, du "prendre soin"..

Une autre raison à notre départ concerne "le nerf de la guerre" : l’argent.

Financièrement, il ne serait pas tenable de tenir 8 mois de plus. Il y a de gros postes qui grèvent le budget : la voiture, l’école, Internet,…

Quoi qu’il en soit, nous sommes bien avec notre décision. Depuis que nous avons annoncé notre départ à la DCC et AMM, ils nous ont déjà trouvé des remplaçants. Une famille qui remplace une famille.

Nous travaillons à tout mettre par écrit pour une bonne passation. Passation que nous pourrons déjà faire avec Ophélia, infirmière qui nous rejoint au mois de novembre et qui restera à Padre Pio jusqu’en février, date d’arrivée de la nouvelle famille. Ils auront pour mission essentielle de suivre les projets lancés, évaluer leur pertinence, suivre la gestion du dispensaire et développer d’autres projets selon leurs sensibilités.

Quant à nous, que ferons nous au mois de janvier ? A l’heure actuelle, nous ne savons pas encore.

Nous avons quelques projets en têtes et quelques destinations autres que notre retour en France qui ne devrait pas se faire avant l’été 2019.

On ne manquera pas de vous tenir au courant quand cela deviendra plus concret. Nous passons désormais de nombreuses soirsées à la recherche active d’un « après mission » qui est un sens pour nous, en cohérence avec ce que nous vivons.

 

 

 

30 août 2018

Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins...en Karenjy !

2800Kms, 75h de route sans compter les pauses, les pannes et les temps d'attente : un vrai Road Trip sur les routes malgaches si réputées ! 
Une des routes "de l'impossible" se situe à quelques kilomètres de là où nous étions sur la côte est : nous en avons vu un aperçu. 90 kms en 4h de temps, qui dit mieux ?

Pour vous donner un échantillon de nos 3 semaines de périple et de vadrouille, du sud ouest à l'est en passant par l'île de Sainte Marie, voici quelques photos.

Notre "Karenjy" qui nous a menés tous les 7 à bon port !
Taxi brousse "La Bomba"
combien de personnes dedans à votre avis ?

Dans une forêt de baobabs, ces arbres centenaires
 
Dans les mines de saphir, en plein soleil
Premières rencontres à Ifaty, à la recherche de coquillages et de crabes pour le repas du soir
           
Pirogues des pêcheurs nomades de la côte sud-ouest : les Vezo
On découvre les calamars géants : impressionants !
Le premier crabe de Yanaël !
Un "capitaine"
Dans le massif de l'Isalo
Joshua, captivé par cette petite tortue terrestre
Un petit hérisson encore endormi, caché dans un morceau de bois avant qu'on le déniche
                                                  

Karenjy "passe-partout". Et ce n'est pas un 4*4 !

Plages d'Ifaty
A Andasibe, découverte de l'Indri Indri : 
ils ne sont pas domestiqués mais on aurait cru !

 

Poulpe et calamars ce soir : première fois que j'en prépare !
                                      
Vacances des premières fois :
 7h de kite surf pour Jp,
 Baptême de plongée offert par Lyly et François, merveilleux !
Notre clown légendaire
l'ïle aux Nattes, au sud de l'île de Sainte Marie



Vue sur Antananarivo

10 août 2018

La dernière semaine...

Avant les vacances !

 

Une semaine qui fut passionnante et foisonnante.

Elle a commencé par ma première séance de formation de réanimation néonatale aux sages-femmes.
 

Puis l’arrivée de mes beaux-parents : séquence émotions !

Grande effervescence pour les enfants, retrouvailles et cadeaux. Cela m’a valu de grands questionnements (oui, vous avez l’habitude, c’est régulier chez moi) : cette avalanche de cadeaux, rappel de la société de consommations a créé en moi un grand hyatus douloureux: appartenance à un pays où on déborde de tout et ici, mon pays d’adoption où chaque boîte de conserve et carton est vu comme un trésor.

Comme il m’est difficile de composer avec ces deux choses : cette société d’un côté à laquelle j’appartiens même si je ne me sens pas proche de cette outrance de consommation et la misère de mon pays d’adoption à laquelle je colle parfois trop, avec une culpabilité d’être riche dans un pays si pauvre, qui n’aide personne au final.
 

Passé ce moment, nous avons dégusté le fait de « faire découvrir » le dispensaire, notre quotidien (coupure d’eau 3 jours d’affilé sur les 5 passés à Fianar !), nos collègues, nos balades, le marché, les artisans/artistes que nous connaissons…


 

 
 


 
Côté travail, la semaine a continué avec la rencontre d’une personne très sympathique, Désiré, coordinateur des actions du diocèse qui a bien compris nos demandes et besoins au dispensaire et animera une formation de gestion et management à différents collègues en septembre. Une idée que nous souhaitions vite mettre en œuvre en vue d’assurer les différents objectifs de perrénisation de nos actions. (un peu pompeux comme phrase mais vous avez compris le sens !)

Gros travail d’électricité mené par Jean-Phi et son papa pour rendre le dispensaire indépendant de notre habitation (les plombs sautant plusieurs fois par soir, à chaque fois que le studio du dispensaire était habité par un hôte). Autre travail d’envergure, la mise en place de la radiographie dentaire, donné au dispensaire, qu’il fallait accrocher et raccorder électriquement : ça fonctionne ! Chouette. Maintenant, il nous faut trouver quelqu’un qui veuille bien former nos deux dentistes pour faire et lire les radios dentaires.

Côté échographie, un médecin viendra prochainement (nous espérons dès août) réaliser ses échos au dispensaire : il nous a bien confirmé que notre nouvel « aloka » était bel et bien le meilleur de Fianarantsoa ! Une rétribution au dispensaire nous permettra d’assurer un peu plus les rentrées d’argent mensuelles.

Une nouvelle joie pour moi : 5 nouvelles inscriptions à la Mutuelle. De nouvelles familles qui pourront venir se soigner à un coût moindre. Nous allons travailler à la rentrée sur une nouvelle idée de formation des bénéficiaires à l’épargne, afin de permettre une meilleure compréhension de l’intérêt de « mettre de côté » de l’argent pour leur santé, pour l’école, etc. Je suis très enthousiaste car si l’on ne travaille pas sur le versant éducationnelle des familles, la mutuelle ne sert presqu’à rien, puisqu’une fois les fonds que nous avons terminés, il n’y aurait pas de suite.
 
Tolojanahary, mon "chouchou rescapé" et son tout jeune petit frère, 
accompagnant leur maman à la mutuelle
 

Enfin, la fin de semaine a été marquée par un nouveau partenariat tout juste créé, avec la fondation Akbaraly et une ONG italienne, « La Vita Per te ». Elles œuvrent ensemble pour le dépistage, diagnostic et traitement des cancers de la femme (entre autres). Une fondation qui œuvre d’arrache pied et fait un travail formidable de sensibilisation et de dépistage sur toute l’île. Plus de 8000 femmes ont été dépistées, sensibilisées et traitées en 2017 contre quelques centaines 7 ans auparavant. Ils font référence dans ce domaine pour tout Madagascar grâce entre autre à leur laboratoire d’analyses.

Ils ont  accepté très volontiers de former les 3 sages-femmes du dispensaire, auxquelles je me suis associée. J’ai ainsi pu voir quelle place nous pourrions prendre au dispensaire, dans cette sensibilisation et ce dépistage. Mes collègues comme moi étions vraiment ravies. Elles ont elles-mêmes demandé à revenir pour apprendre « en pratique » et améliorer leur clinique (examen des seins, frottis cervico-vaginal, examens de labo…).

Je leur ai proposé de commencer dès le mois d’août la sensibilisation, les dépistages (avec du vinaigre blanc sur le col de l’utérus, c’est tout !) et les orientations vers la fondation…
 
Les enfants accueillis au dispensaire pour le projet malnutrition:
nous débutons un début d'activités de "centre social", je vous expliquerai en septembre, mon nouveau "bébé" !
 

 
C’était un post un peu fourni de détails professionnels et pratico-pratique de notre quotidien mais je pense qu’à travers ces lignes, vous avez compris combien nous sommes en train de remonter la pente du moral, avec plus de réalisme sur le pays et toujours autant d’enthousiasme pour cette mission qui, franchement continue de nous passionner !

Les enfants eux vont très bien. Ils nous ont permis de travailler malgré leurs vacances en jouant presque chaque jour tous les trois avec nos voisins : constructions de cabanes et jeux, pistolet ou autres armes (!) à tailler dans le bois, cache-cache, jeux de société, balades en vélo dans le quartier…

Et le soleil revient depuis 10 jours…début de la vraie saison sèche. ça donne vraiment du baume au cœur ça aussi ! L’approche des vacances « road trip »nous réjouit également!
 
Notre première étape : Ifaty, à côté de Tuléar dans le sud,
nos premiers baobabs !
 
20 juillet 2018

Anniversaires, convivialité, amitié

Ce début du mois a été ponctué des nombreux anniversaires de la famille :

 

Après Joshua au Tsaranoro, c‘était pique-nique /dîner avec les copains devant le match des 1/8e de finale, avec la télé de la famille des voisins (notre sage-femme Cynthia). Pop corn et gaufres avec les voisins qui découvraient tout cela : c’était vraiment chouette ! Puis chamallow grillés sur le fatapair : une découverte aussi pour les copains malgaches invités!
 
 

 

Rando magnifique avec un beau point de vue à 180° et pique nique pour mon anniversaire. 
 

Autres moments conviviaux autour des 1/4 de finale de la coupe du monde, toujours avec nos voisins, toujours avec gaufres,pop corn, bières et sirops (on a cherché à retrouver nos compatriotes pour la demie-finale et la finale !). 



 

Arrivée de nos amis Romary (parrain de Yanaël) et Isabelle avec leurs deux filles. De vrais moments de convivialité , d'amitié et de simplicité ensemble ;

 

Ils nous avaient fait une sacrée surprise : nos enfants avaient envoyé des dessins à leurs classes et en réponse, chaque élève avait réalisé un dessin pour Joshua ; pour Noé, chacun des élèves d'une autre classe avait écrit une lettre. Que de lectures passionnantes pour lui, qui lui permettent de retrouver un peu de l’ambiance d’une école française, qui lui manque de temps à autre ! 
 
             

 

 

 

Merci Marion, car c’est ma cousine, la professeure des écoles à l’initiative de ces lettres !

 

Spontanément, le grand ami Albert et ses cousins ont choisi des dessins et y ont répondu.

 

Un bonheur de voir cet échange interculturel !

 

 

 

 

 

Voici mes nouveaux questionnements durant ce temps hivernal : et si le temps ici était vécu comme on me l’a conté en Côte d’Ivoire ? C'est-à-dire que « c’est l’évènement qui crée le temps ».

 

Je vous relate les méandres de mes pérégrinations intérieures. En voyant chaque jour la plupart des gens attendre le client, LA personne qui viendra leur acheter 2 tomates dans la journée…et sourire en regardant ce qui se passe autour. Je me dis avec des yeux d’européens : c’est vraiment terrible ces journées qui s’égrènent sans qu’il ne se passe rien. Comment faire pour ne pas être aigri lorsque son voisin de gargotte ou de marché a fait une vente et pas moi ? Que chacun a besoin de ce peu d’argent pour vivre ?
 
 

 

Peut-être, c’est mon hypothèse du moment, que le temps n’existe, ne compte que lorsque que quelqu’un arrive? Que le vendeur n’attend rien de la journée ? Et il n’est donc pas frustré et garde son sourire; il attend seulement. C’est le client qui arrive devant lui qui crée cet évènement dans le temps de sa journée ?

 

Finalement, c’est d’être dans l’attente (d’une vente par exemple) qui crée l’espoir et la déception si elle ne se conclue pas.

 

En parallèle, je me demande : dans les « on-dit » qui sont véhiculés, on dit que les malgaches sont paresseux. C’est peut être juste qu’ils s’animent lorsqu’il y a quelque chose qui se passe, au présent ! Car lorsqu’il y a un évènement, ils sont là pour organiser !
 
 

 

Je vous raconte aussi un sujet intéressant que l’on m’a soumis : un jésuite a inventé une technique révolutionnaire rizicole. La méthode SRI qui a largement fait ses preuves en améliorant par 3 les rendements des récoltes grâce à une meilleure gestion de l’irrigation.

 

Toute l’Asie a adopté cette technique. Seuls 10% des paysans malgaches l’utilisent. Pourquoi ?

 

- Parce que leurs parents ne l’utilisaient pas ; ils ne respecteraient donc pas la tradition en faisant autrement. Cela s’apparenterait à défier leur père et donc à être exclus de leur communauté familiale.

 

- Parce que même en ayant testé que le rendement augmente une année, il ne verrait pas l’intérêt de changer toutes ses méthodes l’année suivante puisqu’il a pu amasser suffisamment cette année-là.

 

Autour de cette question de de la culture du riz, je ne peux m’empêcher de faire une analogie avec ce que nous faisons au dispensaire. En voyant que ce que nous avons mis en place marche, comment faire pour que cela perdure ?

 

Pas défaitiste, pas pleine d’espoir, juste en questionnements, toujours …
 
 
26 juin 2018

A tous les amateurs de grimpe, varappe, amoureux des grands espaces : la vallée du Tsaranoro

Notre vedette pour ses 6 ans


3 jours de bonheur dans ce lieu idyllique, pour fêter l’anniversaire de Joshua, ces 6 ans, déconnexion bienfaitrice du travail…
 


 
Après une vraie organisation à la malgache (= de dernière minute !), nous nous sommes décidés pour couper 3 jours du quotidien et s’octroyer détente, rando, temps de qualité en famille et nature !
 


Mes premiers 120m en falaise, initiation pour Joshua et Noé
Nous réalisons une nouvelle chose ces derniers jours, que ce qui nous pèse au quotidien actuellement est le fait de ne pouvoir « décrocher du travail ».
 


Falaises du Tsaranoro, mondialement connues
Ici, pas de séparation de l’église et de l’état ; il semblerait qu’il n’y ait pas non plus de séparation du privé et du social / professionnel. Or, nous vivons dans l’enceinte du dispensaire !


Par ailleurs, nous avons fait le choix, sans en mesurer les conséquences il y a quelques mois, d’ouvrir le dispensaire 24h/24h et 7j/7j ainsi que le restaurant des bébés du lundi au samedi ; nous ne regrettons pas car l'affluence est là. 
 



Qu’est ce que cela veut dire pour nous ? Si nous sommes présents chez nous : interruptions diverses et variées dans notre vie privée, jours/ nuits…et week-end !


Ayant pris conscience de cela, nous réfléchissons à des solutions pour  tenir dans la durée et des week-end comme celui-ci en fait partie !
 
 
ps : un petit clin d'œil aux amateurs d'escalade(Clem, Flo, Lyly, Tom…). Je venais de lire il y a quelques mois, À la verticale de soi, que ma sœur m'avait offert, livre de Stéphanie Bodet, grande grande grimpeuse. Livre que je dégustais en Espagne devant les autres célèbres falaises mondialement reconnues de Los Riglos. C'est avec Arnaud Petit que je discutais au Tsarasoa (notre campement "Permalodge" , magnifique dans la vallée du Tsaranoro); son mari, grimpeur mondialement connu aussi ! Par pur hasard et il repartait en France quelques heures plus tard ! 
19 juin 2018

Spéciale dédicace aux sages-femmes et nos chers gynécos

Tout d’abord, bonne nouvelle, notre période de crise aigüe semble passée !



Nous nous sentons mieux , un peu moins envie de rentrer en France et l’enthousiasme qui revient pour cette deuxième partie de mission qui commence : réfléchir uniquement (ou presque) en terme de pérennisation de nos activités. Se poser pour « faire avec eux » et non « pour eux » ; 
Soit : déléguer, réfléchir avec l'équipe aux dysfonctionnements, lors de nos réunions hebdomadaires par exemple, tester avec eux les propositions soulevées…C’est déjà ce que nous avions commencé de faire mais là, nous accentuons cette question. Avec l’affluence des patients qui arrivent depuis quelques semaines, c’est autant de nombreux nouveaux problèmes à résoudre et de questions  soulevées.



En parallèle, la fin de l’année scolaire approchant, nous commençons de penser aux vacances, aux premiers amis qui arrivent d’ici peu, aux anniversaires des enfants qui se rapprochent. C’est aussi un autre temps de notre mission car dès que les enfants seront en congés, le rythme de travail sera automatiquement différent. Nouvelle organisation à créer !
ça promet !
Bon, j’en viens à ma dédicace de ce soir : nous révisons chaque page du traité d’obstétrique ici.


Pendant que notre chef bien aimé, Alias Alain pour ne pas le citer, s’en va fêter sa retraite ce soir !


Alors, écoute, tes élèves ne s’en sont pas mal sortis, d’un siège complet, dos postérieur, relèvement des bras et rétention de tête dernière. Pour notre chance, il ne pesait que 2800g  et nous étions tous les deux Jean-Philippe et moi de garde (car les 2 autres sages-femmes avaient fait un sacré nombres d’heures cette semaine-là ; mais ça, c’est une autre histoire).


Quant à aujourd’hui, jour officielle de la fête de ta retraite, c’est une hémorragie cataclysmique de 2,3 L en moins de 30 min! Beaucoup de peur, et d’efficacité aussi !


Elle est vivante, souriante et l’hémorragie semble (enfin, on croise quand même encore les doigts), endiguée ! Tous les conseils, conduites à tenir et protocoles de nos amis de la mat de Thonon, sages-femmes et gynéco étaient avec nous. 

Merci à tous !




7 juin 2018

Au creux de la vague

Voici la courbe du volontaire.
Le cercle vert montre là où nous en sommes.
Notre moral en a pris un sacré coup cette semaine.
Lors de notre formation avec la DCC, on nous avait présenté ce schéma. Et ça y est nous y sommes (même si on avait le secret espoir qu’à nous, cela ne nous arriverait pas) comme tous les volontaires.
Nous avons eu une vive altercation avec une grosse partie de l’équipe.
En quelques mots, ils nous reprochaient la création du nouveau projet que Manuela et Claudine avaient débuté sur un Programme de Nutrition Supplémentaire pour les enfants dénutris. Projet que nous financions, grâce aux dons que Claudine a reçus. Pour eux, « les pauvres » ne payaient pas assez, cela ne rapportait pas suffisamment au dispensaire. Ils préféraient qu’on paye leurs salaires plutôt que de faire un autre nouveau projet…. Cela ne coutait pas un centime au dispensaire, il n’y avait pour eux que des rentrées d’argent. Tout le matériel, la nourriture (Koba Aina) et l’animatrice étaient payés sur les fonds de Claudine avec plusieurs mois de fonctionnement d’avance.
De plus, ils pensaient que nous prenions dans la caisse du dispensaire pour financer en partie cela, ce qui n’est pas le cas !
Je leur ai alors présenté ce que nous avions déjà financé pour le dispensaire en médicaments, rénovation, achat de matériel, salaires et même arriérés de salaires.
Ils m’ont demandé d’assurer leur salaire à la fin du mois pour qu’ils trouvent de la motivation dans les projets que nous proposons.
Je leur ai répondu qu’en tant que volontaire, je ne suis pas venu pour payer leur salaire et que je ne pouvais rien promettre ne sachant pas le nombre de patients qui consulteraient. Depuis, plusieurs mois, nous travaillons à cela. 
Je leur ai fait également remarquer que depuis notre arrivée, ils étaient tous payés intégralement et qu’ils avaient reçu un double salaire pour Pâques ! J’ai ressenti beaucoup d’ingratitude !
L’envie de faire ses valises et rentrer était bien réelle cette semaine.
 Bref ! Nous allons remonter progressivement la pente.
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Heureusement, Claudine est là. Rappelons que Claudine est le médecin qui nous a rejoint pour un mois. Elle nous remonte le moral, nous apporte une bouffée d’air même si elle partage le même constat.
Que s’est-il passé ce mois-ci ?
Manuela avait préparé la venue de Claudine et dès le lendemain de son arrivée, toute l’équipe se formait aux questions de malnutrition et à la préparation de la Koba Aina (avec l’ONG GRET).
C’est une poudre constituée de plusieurs aliments (maïs, arachide, riz, fer, iode et 13 vitamines)  qui permet une fois reconstituée en bouillie, d’assurer tous les apports nécessaires à un bon développement staturo-pondéral des enfants dénutris. En un mois seulement de traitement, on voit déjà une poussée de croissance. C’est notre premier projet qui est de l’ordre de la prévention. Et dans ce pays, c’est plus que nécessaire. Cela répond à une vraie demande car dès le deuxième jour, nous avions déjà 13 enfants ! Et depuis, tous les jours, une dizaine de personnes dans la cour attendent. Cela crée de la vie dans ce dispensaire. Le bouche à oreille marche bien et cela a pour conséquence d’augmenter la fréquentabilité du centre.
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Autre projet : le financement par AMM de l’incinérateur pour pouvoir brûler, comme l’exige la loi, nos déchets de santé. Il est terminé et fonctionne à merveille. C’est vraiment un plus dans la rigueur dont le dispensaire a besoin. Nous adressons un immense MERCI à AMM. Merci également à Vincent Pirritano qui a piloté à distance le projet et à éviter des erreurs dans la construction.
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Nous avons passé une annonce sur la radio catholique pour le dispensaire pendant deux semaines. Nous y faisons la « publicité » de tout ce que nous proposons au dispensaire, ses horaires d’ouverture ainsi que ses nouveaux projets.
Nous nous sommes renseignés à la mairie pour l’installation de panneaux signalétiques et nous allons en installer à deux endroits stratégiques de la ville.
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Une de nos deux préparatrices en pharmacie s’en va, Basilisse, présente ici depuis la construction du dispensaire ; elle a réussi son concours d’entrée dans la fonction publique administrative.
Une des deux nouvelles sages-femmes voit son contrat en période d’essai arriver à terme et va pouvoir se reposer pour accoucher un mois plus tard, en juillet…
Il faut donc réfléchir à une nouvelle façon de procéder pour continuer d’ouvrir tous les jours et toutes les nuits tout en respectant le code du travail malgache. J'ai rencontré d’ailleurs le RH du CERES ce lundi pour qu’il m’aide à ce sujet.
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Enfin, je souhaite envoyer les deux sages-femmes restantes, se former aux techniques de laboratoire pour que cela ne repose pas que sur moi. Elles sont d’ailleurs très motivées pour apprendre. Les plannings ne sont donc pas simples à créer.
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Une bonne nouvelle est le nouveau partenariat mis en place avec les enfants du CERES dont nous vous avions parlé le mois dernier. Tout s’est très bien passé. Les jeunes, les professeurs qui les accompagnaient étaient ravis. Ils ont beaucoup apprécié les temps d’intervention sur les thèmes d’éducation affective et sexuelle que nous avons lancés la première fois et que les collègues sages-femmes ont ensuite repris.
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Côté ADSL, le projet est en cours, nous avons des familles intéressées et j’ai fourni les plans de repérage ainsi que les coordonnées de chacun à Telma. Ils doivent maintenant étudier la faisabilité par rapport au coût qu’ils engagent de leur côté (1/3 à leur charge). L’agent m’a expliqué que l’année dernière, il y avait déjà eu une demande qui a été refusée par Telma. Cela devrait prendre du temps désormais car il m’a confié que cela allait « trainer »…
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Ce mois-ci, tous les employés ont été payés malgré d’importantes factures de médicaments médicaux et dentaires. L’activité est importante. C’est pour nous encourageant.
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Nous allons dorénavant passé dans une deuxième phase de notre coopération, qui est celle de la pérennisation des projets en cours. Nous restons sceptiques quant à ce deuxième versant. Un des points de vue partagé par les autres coopérants vivant dans la même ville que nous est que si un vasaha n’est pas à la tête d’un projet pour le diriger, les projets finissent par capoter… Et c’est un constat amer. Je ne pensais pas un jour penser cela.
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Le directeur ayant été encore absent pendant plus de deux semaines, nous avons à nouveau « tout » géré au dispensaire…
Il est également le responsable de sa communauté de capucins et depuis une semaine l’économe car ce dernier s’en est allé à Tana (voulant fuir la trop grande responsabilité qui lui incombait dans sa communauté)… Autant vous dire que sa présence se fait rare et qu’il a grand besoin d’aide, ce que nous assurons avec Manuela pour le moment, mais après ? 
Nous avons cherché de l’aide du côté du Centre de Santé Diocésain dont nous dépendons mais sans grand succès. Nous cherchons encore.
Nous allons dresser une liste de ce que nous faisons au quotidien, afin de dresser un profil le plus juste possible d’une personne qui pourrait prendre notre suite.
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 Une autre très bonne nouvelle est la réception hier soir de notre échographe au dispensaire !!!
Nous vous adressons encore un grand merci : l’équipe est aussi enchantée que nous !
Pendant le transport, il a été endommagé sur sa coque mais tout fonctionne à merveille.
Pendant le premier mois, nous allons faire un prix attractif pour les échos anténatales puis ensuite un coût moindre par rapport à d’autres endroits en ville, histoire encore d’augmenter l’activité. Je formerai ensuite les sages-femmes à son utilisation et nous le louerons à des spécialistes qui ont besoin d’un doppler.
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Lors de cette crise le père Cyrille a reconnu une part de responsabilité dans le manque de communication et s’est engagé à mieux le faire. Les réunions hebdomadaires que nous avons initiées il y a quelques semaines permettent désormais à l’équipe d’être au courant, de s’approprier les projets, d’exposer leurs idées et de remonter les appréhensions ou ce qui ne va pas.
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Manuela dont sa qualité à créer du lien n’est plus à démontrer pour ceux qui la connaissent a organisé un repas d’équipe lors d’un midi où toute l’équipe était conviée. Elle nous a cuisiné de formidables lasagnes.
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Depuis quelques temps, nous rencontrons des familles démunies n’ayant pas d’argent pour se soigner. Pour ces familles les soins sont gratuits et les médicaments à la charge du dispensaire. En contre partie, Manuela a proposé (afin de ne pas être dans l’assistanat) de rendre un service en échange. Et cela fonctionne bien. Ils viennent quelques heures pour travailler (nettoyage de fond du dispensaire, jardinage, entretien,…). Cela semble convenir à tout le monde.
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La fête des 10 ans approche à grand pas (le 9 juin). Ils semblent commencer à s’y préparer. Tout se fait dans les dernières 48h ici : c’est bien déboussolant pour nous français ! Ce sera une porte ouverte pour que la population (re)découvre le dispensaire et ses équipements de qualité. Il y aura des stands de nourriture, de boisson, de jeux, de la musique, etc. Le 8 juin, nous proposerons 10 circoncisions gratuites aux personnes les plus démunies et la consultation dentaire sera gratuite.
 Enfin, il y aura une quarantaire de personnes qui seront invitées à un repas.
Comme vous pouvez le lire, nous ne nous ennuyons toujours pas et malgré le moral en berne, la mission reste passionnante car nous rencontrons énormément de personnes intéressantes et les projets que nous menons nous animent parce qu’ils sont orientés vers les plus pauvres.
28 mai 2018

La tempête apaisée...

La fin du mois suscite chez moi une envie de relecture, nécessaire et salutaire, je dirais presque.

Le besoin de faire un point sur ce que je vis, ce que nous vivons après 5 mois passés ici.


Nous sommes face à des situations répétées de personnes résignées ou passives, des gens qui attendent que nous fassions pour eux, comme si c’était normal. Face à cela, nous oscillons donc avec de fortes envies de rentrer, des sentiments de révolte de ne pas voir le peuple malgache se soulever par lui-même, prendre des initiatives, prendre en main leur pays.
 
Avec une partie de l'équipe devant notre bel incinérateur, financé par AMM : Merci !
 


Là, j’avoue que c’est notre foi qui nous fait tenir, qui nous redonne l’espérance au quotidien pour apprécier, entreprendre, agir et chercher des solutions avec eux !
Lasagnes-party pour essayer d'instaurer plus de convivialité dans notre équipe
 


Grosse remise en cause de ma part en me disant que nous n’avons peut-être pas su susciter la coopération dans notre équipe, que nous n’avons peut-être pas réussi, ne serait ce qu’un peu, à « faire avec » mais « faire pour », malgré nos efforts. Moi qui aime tant ce « faire avec », le constat est rude. Constat non figé non plus car nous pouvons encore essayer de travailler ensemble pour le dispensaire.
 
Début de notre projet d'Hotelyn Zaza avec Claudine : déjà du succès après 3 jours !
Ils sont trop mignons ces enfants !

Nous avons eu une réunion-crise la semaine dernière qui m’a valu des larmes (ça n’étonnera pas non plus ceux qui me connaissent !), une grande tristesse et de la colère devant des frustrations de l’équipe qu’ils nous ont exposés. Ils nous ont présenté leur angoisse de ne pas être payés à la fin du mois, l’incertitude de retomber dans la même situation qu’avant notre venue, une fois que nous serons partis ; leur incompréhension à nous voir dépenser pour des projets autour du dispensaire et de laisser entendre qu’il n’y aura peut-être pas assez à la fin de ce mois pour payer les salaires. Tout ceci, je l’entends fort bien. Cela doit être tellement insécurisant de ne pas savoir s’ils auront de l’argent ou non pour faire manger leurs enfants…Mais par ailleurs entendre que c’est à cause de toutes ces dépenses de notre part alors que nous n’avons jamais pris un centime dans la caisse du dispensaire, qu’il n’y a plus assez pour payer les salaires ou qu’ils ne comprennent pas pourquoi nous ne payons pas les salaires, c’est juste inaudible pour nous !


S’en est suivie une longue présentation Power Point l’après-midi que Jean-Philippe avait réalisée, afin de leur présenter nos dépenses pour venir ici, notre appel aux dons, les dépenses que nous avions faites pour Padre Pio (dont les aides aux salaires et arriérés en plus du reste) et le fait que l’argent qui nous avait été confié était destiné à des projets pour que le dispensaire fonctionne et non à payer des salaires ! Après cette journée de crise, la tension semble redescendue mais cela peut être juste en apparence…Ici, les choses ne se disent pas forcément par devant !
 
 


Notre ressenti à Jean-Philippe et moi : nous sommes face à un vrai choc culturel, à des gens qui ont une pensée si différente de la nôtre, qu’il nous faudrait changer de structuration cérébrale pour les comprendre. Nous sommes face à des situations inconcevables pour nous, avec notre pensée, sans même « pouvoir tenter » de les comprendre tant cela dépasse notre entendement.
 
Un exemple : l’adaptabilité poussée au paroxysme de nos collègues ; une ampoule ne fonctionnait pas dans la salle de bains du dispensaire à l’étage. Il a fallu que Claudine (notre médecin bénévole actuellement avec nous) nous le signale puisqu’elle en était gênée pour se doucher! Personne, en 5 mois ne nous l’avait dit. De même qu’un évier bouché pendant 5 mois, rempli d’eau ne gênait personne. Des exemples comme celui-ci, nous en avons à la pelle !



Ces situations et notre vécu actuel me mettent en route sur de nombreuses réflexions, comme celles-ci : finalement, est ce possible de penser aux autres, à des actions « citoyennes » ou au bien commun lorsqu’on ne peut pas se vêtir, manger ou se loger et que l’on est en charge d’une famille?


Que veut dire, investir sur des projets de moyen ou de long terme, avec des objectifs d’efficacité, de stratégie de développement ? Cela a-t-il un sens pour ce peuple qui, pour beaucoup, travaillent le matin pour nourrir leurs enfants le midi et l’après-midi pour nourrir leurs enfants le soir ?
 


Par chance, nous avons entre les mains depuis 3 jours un livre qui vient éclairer nos lanternes et qui dans ce début de lecture nous aide à retrouver du sens à notre présence ici. Un livre de Stéphane Urfer, jésuite, enseignant, écrivain et éditeur, vivant à Madagascar depuis 1974, et reconnu comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache. Une belle rencontre que nous faisons à travers ce livre intitulé : Madagascar, une culture en péril ?


Très à propos pour nos considérations actuelles.
 
15 mai 2018

J'étais sur la route toute la sainte journée...

Un petit post plus léger sur les routes de Madagascar.

Il y a tant à raconter qu’on ne sait par où commencer.


Tout d’abord, on ne parle pas en km à parcourir mais en nombre d’heures de voyage tant les routes sont abimées ou tout simplement absentes.


La plus grande route qui traverse en partie l’île, du nord au sud est la fameuse RN7.


On peut s’attendre à une route correcte mais non, vous roulez tranquillement à 70 km/h ce qui n’est déjà pas si fréquent et au détour d’un virage vous pilez pour éviter un trou, que dis-je une crevasse de 2 mètres de profondeur, ou un éboulis.


Cette fameuse route « grouille » de personnes marchant au bord sans qu’on sache réellement où ils vont car le prochain village est à des dizaines de km. Ils semblent perdus en pleine nature mais ce n’est pas le cas, ils n’ont tout simplement pas peur de marcher. D’ailleurs je vous mets au défi de trouver une personne obèse. J’ai du voir en quatre mois deux personnes en surpoids léger.


Et si ce n’est pas les montées, les trous, les éboulis qui vous freinent alors ce sont les troupeaux de zébus qui vont vous faire rouler au pas, ou de canards, ou de chiens errants. Normal sur la RN7!


Sur cette route, vous pouvez aussi vous retrouver tout d’un coup sur une portion en terre, voire être déviés sur une piste pour contourner un pont qui s’est écroulé vers un autre construit à la hâte.


Quand on est en ville, c’est une toute autre histoire. Il nous faut nous frayer un chemin entre les personnes qui marchent au milieu de la route (normal !), les taxis qui s’arrêtent au milieu de la route pour laisser descendre quelqu’un (normal !) et les baramba sur lesquels ils entassent plusieurs tonnes de marchandises qu’ils poussent à plusieurs avec leur tête en montée et en plein cagnard.




Et ne croyez pas vous défouler sur le klaxon quand vous pilez derrière un taxi qui s’arrête sans prévenir car cet instrument sert à dire merci. En effet quand vous laissez passer quelqu’un, celui-ci vous remercie à votre hauteur par un coup de klaxon. Ce dernier sert aussi à avertir les personnes marchant au milieu de la route que vous arrivez. C’est marrant de les voir alors faire un saut de cabris sur le côté.


Les priorités sont à gauche et non à droite. Il n’y a quasiment pas de rond point et ce ne sont qu’un poteau au centre qui les matérialise.  Les feux tricolores, je n'en ai jamais vus !


Il y a parfois quelques policiers à des carrefours encombrés qui font la circulation en sifflant à longueur de journée et en de désarticulant. C’est plus rigolo à voir que réellement efficace !


Enfin, il faut être prêt à vous serrer ou monter sur les trottoirs devant les camions ou voitures qui déboitent devant votre nez car une voiture les gène. En France, si un obstacle nous gène nous cédons la place avant de passer sur notre gauche. Ici, il n’en est rien !


Sur les routes de Mada, hormis les personnes qui marchent dessus au lieu d’être sur les trottoirs,  on côtoie toutes sortes d’engins, de la baramba, en passant par le pousse-pousse à vélo ou à pied, ou encore le tuk-tuk motorisé, au taxi-brousse.
Un tuk-tuk. Vous trouvez ça flou. C'est normal, c'est Manue qui prend la photo.


D’ailleurs mieux vaut ne pas se retrouver derrières ses taxis-brousses très nombreux en ville qui sont vieux et polluants à un point tel qu’en montée, on ne voit plus la couleur du soleil.


A Mada c’est un comble !
29 avril 2018

Des vacances pour les 5…sens !


 
Après une semaine de vacances sur la côte est, à Mananjary puis Manakara, nous avons découvert les villages de pêcheurs, leur pêche, leurs poissons frais succulents,
un rythme de vie qui semble moins aride que dans les terres betsileo, et toujours autant de couleurs et de sourires à admirer.
 


Plantations de vanille, girofle, poivre, café, baies roses… nous avons visité une plantation agro-touristique grâce à une jeune association de chrétiens, regroupés pour un développement commun et durable de leur pays. De la pépinière à l’assiette, nous avons suivi le chemin de vie de ces plantes si exotiques pour nous. Après une marche d’approche peu souhaité par notre progéniture, la dégustation de canne à sucre coupée devant nous et pour nous, a conquis les petits estomacs de nos bambins ravis.
 
 


Balade en pirogue le long du canal des Pangalanes, poissons, crevettes, crabes et langoustes grillés sur la plage avec notre guide Lewis, jeux dans le sable au bord de l’océan indien…Tempête et course des enfants sous la pluie : tout y est pour une vraie coupure de notre quotidien ! On se régale !

 
 
 


Après Mananjary, c’est à Manakara que nous avons passé 4 jours fabuleux de farniente avec baignades et grillades de poissons, achetés aux pêcheurs rentrants de la pêche.

 
Jusqu’à aujourd’hui où nous avons été sur une embouchure entre le canal des Pangalanes et l’océan, lieu extraordinaire où les lémuriens sont si apprivoisés qu’ils nous montaient sur les épaules : une expérience incroyable ! Crocodiles en captivité et tortues terrestres ont complété la visite.



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Les chicouf à Madagascar


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                                                                                  Attention, ils débarquent...

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Voyager
"Lorsque tu voyages, tu fais une expérience très pratique de l'acte de renaissance. Tu te trouves devant des situations complètement nouvelles, le jour passe plus lentement et, la plupart du temps, tu ne comprends pas la langue que parlent les gens. Exactement comme un enfant qui vient de sortir du ventre de sa mère. Dans ces conditions, tu te mets à accorder beaucoup plus d'importance à ce qui t'entour parce que ta survie en dépend. Tu deviens plus accessible aux gens car ils pourront t'aider dans des situations difficiles. Et tu reçois la moindre faveur des Dieux avec une grande allégresse, comme s'il s'agissait d'un épisode dont on doit se souvenir sa vie restante."
Paolo Coelho)
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